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La limite de 100° C, est certainement conventionnelle. On connaît des organismes à la surface terrestre qui se multiplient à des températures dépassant 70-80°, mais on n’y en a pourtant pas rencontré qui se soient adaptés à une existence permanente à 100° C.

Il est ainsi peu probable que la limite inférieure de la biosphère dépasse la moyenne de 2 km. 500 à 2 km. 700 sur la terre ferme et celle de 5 kilomètres à 5 km. 500 au maximum dans le domaine des océans.

Cette limite est probablement déterminée par la température et non par la composition chimique du milieu de ces régions profondes, dénuées d’oxygène, car l’absence d’oxygène libre ne peut être un obstacle à la vie. L’oxygène libre n’existe plus à des profondeurs peu considérables sous les continents ; il peut rarement être observé à quelques centaines de mètres au-dessous de la surface terrestre. Il est certain pourtant que la vie anaérobie pénètre dans les profondeurs beaucoup plus considérables. Les recherches indépendantes de E. Bastin aux États-Unis et de N. Uchinsky en Russie (1926-1927) ont confirmé l’ancienne observation de F. Stapff (1891) : l’existence d’une flore anaérobe au-dessous d’un kilomètre et plus de la surface terrestre.


122. — La haute température est une limite insurmontable, mais théorique, de la biosphère. D’autres facteurs ont dans leur ensemble une influence bien plus puissante sur la propagation de la vie et ne lui permettent pas d’atteindre les régions qui lui seraient accessibles, au point de vue thermique.

On peut même, comme nous l’avons indiqué pour les organismes macroscopiques, constater l’existence d’un processus géologique curieux. Ces organismes, au cours des temps géologiques, pénètrent peu