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119. — C’est l’homme qui monte à la hauteur la plus considérable de la stratosphère emportant avec lui inconsciemment et nécessairement les formes vitales qui l’accompagnent, ou se trouvent sur lui ou dans ses produits.

La région accessible à l’homme devient toujours plus vaste avec le développement de la navigation aérienne et est déjà supérieure à la région vitale, à laquelle l’écran ozonique sert de limite.

Ce sont les ballons-sondes qui atteignent la hauteur la plus considérable. Leurs matériaux renferment toujours des représentants de la vie. Un ballon-sonde de cette espèce, lancé le 17 décembre 1913 à Pavie atteignit la hauteur de 37 km. 700.

L’homme lui-même s’élève dans ses appareils au-dessus des plus hautes montagnes. Déjà G. Tissandier (1875) et J. Glaisher (1868) avaient presque atteint ces limites en ballons aérostatiques, le premier jusqu’à 8 km. 600, le second jusqu’à 8 km. 830.

Les ascensions ont touché, avec le développement des aéroplanes, les limites mêmes de la troposphère.

Le Français M. Callisot et l’Américain M. MacRady (1925) sont montés jusqu’à 12 kilomètres et 12 km. 100, or, ce record sera évidemment bientôt dépassé.

Pour les agglomérations permanentes de l’homme, les villages atteignent 5 km. 100 à 5 km. 200 (Pérou, Thibet) ; les chemins de fer 4 km. 770 (Pérou) ; les champs d’orge jusqu’à 4 km. 650.


120. — En résumé, on peut l’affirmer, la vie qui se manifeste dans la biosphère n’atteint sa limite terrestre, l’écran d’ozone, qu’en des cas rares et exceptionnels. Dans leurs masses principales, non seulement la stratosphère, mais les couches supérieures de la troposphère sont inanimées.

Il n’est pas d’organisme qui vive toujours dans