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Il est douteux que ces ascensions aient joué un rôle quelconque dans l’histoire de la terre, vu l’état latent de la masse principale de ces organismes et leur imperceptibilité dans la masse, bien que raréfiée, du gaz brut dans lequel ils sont en dispersion.


118. — La question de savoir si les animaux dépassent les confins de la troposphère n’est pas éclaircie. Il est vrai qu’ils s’élèvent parfois bien au-dessus des plus hauts sommets des montagnes, toujours situés encore dans le domaine de la troposphère, c’est-à-dire qu’ils atteignent sa limite supérieure.

Ainsi, selon les observations de A. Humboldt, le condor s’élève dans son vol jusqu’à 7 kilomètres au-dessus de la surface terrestre : il a observé des mouches sur le sommet du Chimborazo (5 882 mètres).

Ces observations de A. Humboldt et de quelques naturalistes anciens ont été réfutées par des ornithologistes plus récents qui ont étudié la migration des oiseaux dans les stations de leur passage. Mais les dernières observations de M. Wollaston (1923) et des autres membres de l’expédition anglaise de l’Everest, prouvent que certains oiseaux de proie des montagnes volent ou planent autour des cimes les plus hautes, à plus de 7 kilomètres (7 540 mètres). Les corneilles de l’Himalaya ont été observées jusqu’à 8 km. 200.

Ce sont cependant des espèces spécifiques déterminées. La plupart des espèces d’oiseaux, même des pays montagneux, ne s’élèvent pas en dehors des cimes élevées, au-dessus de 5 kilomètres. Les aviateurs ne les ont pas rencontrés au-dessus de 3 kilomètres (aigle).

On a observé des papillons à la hauteur de 6 km. 400 ; des araignées jusqu’à 6 km. 700 ; des pucerons jusqu’à 8 km. 200. Certaines plantes (Arenaria muscosa et Delphinium glaciale) vivent à la hauteur de 6 km. 200 à 6 km. 300 (M. Hingston, 1925).