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un milieu sec ou vide. Il semble cependant certain que ces rayons éclairent ces régions lointaines de la planète.


115. — Ils ne vont pas plus bas, du fait de leur complète absorption par l’ozone, perpétuellement formé en quantités relativement considérables à partir de l’oxygène libre et peut-être de l’eau, par l’action des mêmes rayons ultra-violets pernicieux à la vie, arrêtés par l’ozone.

Si l’on réunissait la totalité de l’ozone à l’état pur, il formerait selon MM. C. Fabry et Buisson une couche de 5 millimètres d’épaisseur. Mais ces petites masses d’ozone, même sous forme de molécules en dispersion dans les gaz atmosphériques, sont assez considérables pour arrêter le passage des rayonnements pernicieux à la vie.

Si l’ozone se détruit, il se reconstitue aussi continuellement, car les radiations de longueur inférieure à 200 millimètres rencontrent constamment dans la stratosphère, du moins dans ses parties inférieures, une quantité surabondante d’atomes d’oxygène.

La vie est ainsi protégée dans son existence par l’écran d’ozone, d’une épaisseur de 5 millimètres, qui sert de limite naturelle supérieure de la biosphère.

Il est caractéristique que l’oxygène libre nécessaire à la création de l’ozone se forme dans la biosphère seulement par des procédés biochimiques ; il disparaîtrait nécessairement de celle-ci lors de la cessation de la vie. La vie créant l’oxygène libre dans l’écorce terrestre, crée par là même l’ozone et protège la biosphère des rayonnements pernicieux des ondes courtes des astres célestes.

Il est évident que la manifestation la plus récente de la vie, l’homme civilisé, peut se protéger d’une autre façon et pénétrer impunément au delà de l’écran d’ozone.