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liquide, gazeux ou colloïdal. Ils ne peuvent être observés dans un milieu solide et n’y ont effectivement été trouvés que dans des corps poreux, accessibles à l’échange gazeux. Cependant, par suite des très petites dimensions d’un grand nombre d’organismes, des corps assez compacts peuvent leur servir d’habitat.

Mais un milieu liquide, solution ou colloïde privé de gaz ne peut tenir lieu de domaine vital.

On se retrouve en présence de l’importance exceptionnelle de l’état gazeux de la matière, dont il a été question plus d’une fois dans ces essais.


111.Les limites de la vie dans la biosphère. — Il résulte de là que la biosphère est par sa structure, sa composition et ses conditions physiques, entièrement comprise dans le domaine de la vie. La vie s’est adaptée à ses conditions et il n’y existe pas d’endroit où elle ne puisse se manifester d’une manière où d’une autre.

Ce fait est absolument exact dans les conditions habituelles et normales de la biosphère, mais non en cas de perturbations passagères, nuisibles à la vie, ne pouvant toutefois être considérées comme caractéristiques. Ainsi les cratères des volcans pendant les éruptions et les surfaces non consolidées des laves sont inaccessibles à la vie dans les conditions de la biosphère.

Les exhalaisons volcaniques toxiques (par exemple les gaz chlorhydriques et fluorhydriques) et les sources chaudes, qui accompagnent les processus volcaniques, sont des phénomènes temporaires, comme l’absence de vie qui les caractérise. Des phénomènes analogues, plus durables, par exemple les sources thermales permanentes à une température voisine de 90°, sont déjà captés par des organismes particuliers, qui se sont adaptés à ces conditions.