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L’énergie géochimique des organismes, sous forme de leur multiplication, passe de la forme potentielle à la forme libre seulement en présence de l’eau, contenant en solution les gaz nécessaires à leur respiration.

L’importance de l’eau saute aux yeux pour la végétation verte et est depuis longtemps généralement reconnue. La base de toute vie, la vie verte, ne peut exister sans eau.

Toutefois, dans les derniers temps, on a pu pousser plus avant l’élucidation du mécanisme de l’action de l’eau. L’importance que présente pour la vie la réaction acide ou alcaline des solutions aqueuses dans lesquelles les organismes vivent, ainsi que le degré et le caractère de leur ionisation, est devenue plus évidente.

Le rôle de ces phénomènes est énorme, car la masse principale de la matière vivante, exprimée en poids, est concentrée dans l’eau naturelle de la biosphère et les conditions vitales de tous les organismes sont en relation étroite avec les solutions aqueuses naturelles. La matière de tous ces organismes est principalement formée de solutions aqueuses ou des sols aqueux[1]. Le protoplasme peut être considéré comme un sol aqueux où les coagulations et les changements colloïdaux se produisent dans les liquides internes des organismes. Les phénomènes d’ionisation ont lieu partout. Grâce à l’incessante action réciproque qu’exerce l’une sur l’autre d’une part les solutions aqueuses ambiantes, de l’autre les liquides internes des organismes habitant ces eaux naturelles, les rapports d’ionisation des deux milieux acquièrent une grande importance.

Il est possible d’établir par de subtils procédés d’in-

  1. Les organismes contiennent en poids de 60 à 99 pour 100 d’eau (peut-être même plus), c’est-à-dire sont composés pour 80-100 pour 100 de solutions aqueuses et de sols aqueux.