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de −200° C. Dans les expériences de P. Becquerel, les spores des mucorinées sont restées 72 heures dans le vide à une température de −253° C, sans perdre leur capacité vitale ; de même des germes de plantes les plus diverses ont résisté à un séjour de 10 heures et demie dans le vide à une température encore plus basse, de −269,2° C.

On peut ainsi estimer l’intervalle de 450 degrés comme le champ thermique limite dans lequel certaines formes vitales actuelles peuvent subsister sans périr. Cet intervalle est nettement moins considérable pour la végétation verte. Il n’existe pas d’expériences très précises à ce sujet, mais il est douteux que cet intervalle dépasse 160° — 150° (de +80° jusqu’à −60°).


106. — Les limites de la pression, du champ vital dynamique peuvent être reculées très loin. Les expériences de G. Chlopine et de G. Tammann ont prouvé que les mucorinées, les bactéries, les levures supportaient la pression de 3 000 atmosphères sans changement apparent de leurs propriétés. La vie des levures se conserve à une pression de 8 000 atmosphères. D’autre part, les formes vitales latentes, semences ou spores, peuvent se conserver longtemps dans le vide, c’est-à-dire à des pressions de millièmes d’atmosphère. Il ne semble pas y avoir de différence entre les organismes hétérotrophes et les organismes verts (spores, semences).


107. — L’importance qu’ont les ondes d’énergie lumineuse d’une certaine longueur pour les plantes vertes a été souvent indiquée. C’est là la base de toute la structure de la biosphère. Les organismes verts périssent plus ou moins vite en l’absence de ces rayonnements. Les organismes hétérotrophes et les bactéries autotrophes, du moins certains d’entre eux,