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cours des temps géologiques, en s’adaptant au changement du milieu vital.

Le champ vital actuel maximum, peut être illustré par les exemples extrêmes de survivance d’organismes déterminés.


105. — La température la plus élevée, que l’organisme puisse supporter sans périr, s’approche pour certains êtres hétérotrophes, surtout à l’état latent de leur existence, par exemple pour les spores des champignons, de 140° C. Cette limite varie selon la sécheresse ou l’humidité de l’habitat de l’organisme. Les expériences de L. Pasteur sur la génération spontanée, ont établi qu’une élévation de température atteignant jusqu’à 120° C dans un milieu humide ne détruisait pas tous les spores des microbes. Cette destruction n’exigerait pas moins de 180° C (M. Duclaux[1]). Dans les expériences de M. Christen, les bactéries du sol ont résisté cinq minutes à 130° C et une minute à 140° C. Les spores d’une bactérie décrite par M. Zettnow, soumises 24 heures (B. L. Oméliansky) à l’action d’un courant de vapeur d’eau, n’ont pas été anéantis.

Le champ de stabilité est plus vaste aux températures basses. Les expériences de l’Institut Jenner à Londres ont démontré la stabilité, dans l’hydrogène liquide, de spores de bactéries au cours de 20 heures à −252° C. M. Macfadyen a signalé des microorganismes qui se sont conservés intacts dans l’air liquide, pendant un grand nombre de mois, à une température

  1. Cette impression des collaborateurs de L. Pasteur au temps de sa célèbre discussion avec F. Pouchet semble avoir une importance plus grande pour la détermination de la température maxima du champ thermique vital que les expériences sur les cultures pures. Elle est fondée sur l’étude des propriétés des infusions de foin, qui sont plus voisines du milieu complexe de la vie sur l’écorce terrestre, que nos cultures pures.