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enveloppes thermodynamiques qui leur répondent, ont une importance particulière. Car elles existent toujours dans tous les modes de gisement de la matière, dans tous ses états et ses combinaisons chimiques. La construction du cosmos, son modèle, est toujours thermodynamique.

C’est pourquoi la provenance des éléments et les phénomènes de leur histoire géochimique doivent être classés selon les différentes enveloppes thermodynamiques. Dans la suite de notre exposé, nous appellerons vadoses les phénomènes et les corps, liés à la deuxième enveloppe thermodynamique superficielle ; phréatiques les phénomènes et les corps liés à la troisième et quatrième (métamorphiques), et juvéniles les phénomènes et les corps liés à la cinquième enveloppe.

La matière appartenant à la première et sixième enveloppes thermodynamiques ne pénètre pas dans la biosphère ou n’y a pas été observée.


90.La matière vivante de premier et de second ordre dans la biosphère. — Les limites de la biosphère sont déterminées en premier lieu par le champ de l’existence vitale. La vie ne peut se manifester, que dans un milieu déterminé, dans des conditions physiques et chimiques déterminées.

C’est justement le milieu qui répond à la biosphère. Il est toutefois hors de doute que le champ de la stabilité vitale dépasse les limites de ce milieu. On ignore même de combien il peut le dépasser, car il est impossible d’évaluer quantitativement la force d’adaptation des organismes dans l’espace des temps géologiques. L’adaptation dépend évidemment de la durée du temps, elle est une fonction du temps, et se manifeste dans la biosphère en relation étroite avec les millions d’années de son existence. On n’a pas des