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cipes empiriques de la science et y sont venues du dehors. D’une part l’existence d’un commencement de la vie, de sa genèse à une certaine étape du passé géologique de la Terre, est considérée comme logiquement nécessaire. Cette idée a pénétré dans la science sous forme de spéculations religieuses et philosophiques. D’autre part, la répercussion des étapes pré-géologiques de l’évolution de la planète, dont l’état se distinguait nettement de celui actuellement soumis à l’investigation scientifique, sur les phénomènes géologiques, est considérée comme logiquement nécessaire. En particulier, on estime l’existence de l’étape de la terre ignée-liquide ou incandescente gazeuse comme absolument certaine. Ces notions ont pénétré dans la géologie quand on a conçu un domaine d’intuitions et de recherches philosophiques et surtout cosmogoniques.

L’auteur admet l’obligation d’accepter les conséquences logiques de ces idées pour illusoires, et considère leur application au travail géologique courant comme nuisible et dangereuse pour celui-ci.

Sans anticiper sur l’existence du mécanisme de la planète combinant les diverses parties de celle-ci en un ensemble indivisible, il tâche d’embrasser à ce point de vue tous les faits empiriques scientifiquement établis et perçoit la concordance parfaite de cette idée avec celle de la répercussion géologique de la vie. Il lui semble que l’existence du mécanisme planétaire comprenant la vie et en particulier la région de sa manifestation, la biosphère, comme sa partie intégrante, répond à toutes les données empiriques et découle nécessairement de son analyse scientifique.

N’acceptant pas la nécessité logique de l’admission d’un commencement de la vie et de la répercussion des étapes cosmiques de la planète sur les phénomènes géologiques, en particulier de l’existence d’un état anté-