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gisement, inconnus dans l’écorce terrestre. D’autres modes de gisement qui n’existent pas non plus sur notre planète peuvent et doivent être observés dans le Soleil, dans sa couronne (gaz des électrons), dans les nébuleuses, les comètes, le noyau terrestre.


85. — Il importe de considérer l’existence des éléments chimiques dans les matières vivantes, dans les domaines de la Vie, comme leur mode de gisement particulier, par suite du fait que les organismes vivants correspondent à des champs thermodynamiques tout à fait particuliers dans la biosphère et que l’histoire des éléments chimiques dans les organismes s’y trouve profondément changée, étant très spécifique et singulière. On ne connaît pas au juste le changement de l’état des atomes dans ce mode de gisement. Cependant sa pleine conformité dans l’écorce terrestre avec d’autres modes, toujours caractérisés par les états bien particuliers des atomes, autorise à penser que les recherches ultérieures rendront manifestes les modifications subies par les systèmes atomiques lors de leur pénétration dans la matière vivante.

Les divers modes de gisements des atomes existant dans l’écorce terrestre sont établis empiriquement. Ils sont caractérisés simultanément : 1o par un champ thermodynamique particulier à chaque mode ; 2o par une manifestation atomique particulière ; 3o par une histoire géochimique de l’élément nettement spécifique et distinct (migrations particulières) ; 4o par des rapports déterminés, souvent propres au mode donné seul, des atomes de différents éléments chimiques (paragénèse).


86. — On peut ainsi distinguer quatre modes différents de gisement des éléments chimiques dans l’écorce