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(les colloïdes) sont réglées par les molécules et non par les atomes. Ce fait seul suffit, pour ne pas chercher dans les phénomènes colloïdaux, l’explication des modes de gisement des éléments chimiques, modes toujours caractérisés par l’état des atomes.


84. — Nous avons établi la notion de mode de gisement des éléments chimiques (en 1921) comme une généralisation purement empirique.

Les gisements des éléments chimiques et leur histoire, peuvent être classés en différents modes, selon l’état de leurs atomes dans les divers champs thermodynamiques ou dans leurs parties déterminées. Il peut évidemment exister un grand nombre de modes de gisement des éléments chimiques, mais seuls quelques-uns de ces modes sont observés dans les champs thermodynamiques de notre planète.

Il est donc évident que les atomes des systèmes stellaires doivent être observés à des états particuliers, impossibles à rencontrer sur la Terre. De fait, on leur attribue des états particuliers, par exemple pour expliquer leur spectre (atomes ionisés de M. N. Saha) ; tels sont les atomes doués d’une masse énorme, propres à certaines étoiles. Pour expliquer celles-ci, il faut admettre la concentration de milliers et même de dizaines de milliers de grammes de leur matière dans un centimètre cube (A. Eddington[1]). Ces états des atomes stellaires présentent évidemment des modes de

  1. Ainsi la densité de la matière de l’étoile Sirius B doit être égale à 53 000. Il y a lieu de croire que, selon les idées dynamiques de N. Bohr-E. Rutherford (on sait que leurs modèles ne sont qu’une approximation de la réalité), les orbites des électrons y peuvent être situées plus près du noyau que cela n’a lieu pour les atomes ordinaires (M. Thirring, 1925). Le déplacement observé de la partie rouge du spectre de Sirius B confirme cette énorme densité : les déplacements des lignes spectrales pour des corps d’une densité analogue, fondés sur la théorie de relativité, correspondent aux faits observés (M. Adams, 1925).