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vivants, et de leur ensemble, la matière vivante, est entièrement analogue à l’action des autres variables indépendantes. Les êtres vivants, et leurs ensembles peuvent être considérés comme une forme particulière des variables indépendantes du champ énergétique de la planète.


83. — Une telle action des êtres vivants est liée d’un lien étroit à leur alimentation, à leur respiration, à leur destruction et à leur mort, c’est-à-dire aux processus vitaux au cours desquels les éléments chimiques les pénètrent et s’en dégagent.

Au point de vue empirique, il est certain que les éléments chimiques introduits dans l’organisme vivant, pénètrent dans un milieu dont ils ne trouvaient l’analogue nulle part ailleurs dans notre planète. On peut considérer cette pénétration des éléments chimiques dans l’organisme vivant comme un nouveau mode de leur gisement.

Leur histoire dans ce mode, se distingue nettement de celle qui leur est habituelle dans les autres parties de notre planète. Cette distinction est évidemment liée au changement profond des systèmes atomiques dans la matière vivante. Il n’est pas impossible que les mélanges ordinaires des isotopes n’existent pas dans la matière vivante. C’est l’expérience qui doit en décider.

On pensait jadis, et cette opinion n’a pas encore perdu tous ses partisans, que l’histoire spéciale et spécifique des éléments chimiques dans les matières vivantes, peut être expliquée par la prédominance des colloïdes dans la composition des organismes vivants. Or, dans les cas multiples de l’existence des systèmes colloïdaux dans la biosphère, en dehors de la vie, l’histoire des éléments chimiques ne donne rien d’analogue.

Les propriétés des systèmes dispersés de la matière