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À 34 kilomètres environ de la surface se produit dans les propriétés de la matière un nouveau changement brusque (H. Jeffreys, S. Mohorovičić), qui marque probablement la limite inférieure de l’existence des corps cristallins. C’est la frontière supérieure de l’enveloppe vitreuse de R. Daly (1923). Au-dessous, les roches basiques, en partie acides, doivent se trouver à l’état vitreux et par suite ne correspondent pas aux roches connues.

Un autre changement brusque s’effectue à 59-60 kilomètres de la surface, en moyenne, qui semble dû à l’apparition dans les phénomènes sismiques de roches lourdes, peut-être des éclogites[1], dont la densité n’est pas moindre que 3,3 à 3,4.

On pénètre ici dans la région Sima ; la densité des roches devient de plus en plus considérable et atteint à sa base 4,3 à 4,4 (L. Adams et E. Williamson, 1925).

Ces notions ne donnent, trop simplistes, qu’une idée sommaire de la complexité du phénomène.


81. — L’établissement par voie empirique de l’existence d’enveloppes terrestres s’est effectué au cours de longues années ; certaines de ces enveloppes, par exemple l’atmosphère, sont établies depuis des siècles et leur existence est devenue notion courante.

Mais ce n’est qu’à partir de la fin du xixe siècle et du début du xxe siècle qu’on a saisi les principes de leur genèse, bien que leur rôle dans la structure de l’écorce terrestre ne soit pas encore universellement reconnu. Leur genèse est liée étroitement à la chimie de l’écorce terrestre et leur existence est due à ce que tous les

  1. Les éclogites ne sont sans doute pas ceux des pétrographes par leur structure, qui ne semble pas être cristalline ; elles leur correspondent par leur poids spécifique. Les éclogites de la partie supérieure de l’écorce terrestre correspondent aux parties les plus profondes qui puissent être étudiées de visu.