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niveau de l’Océan et de 10 à 20 kilomètres en hauteur. L’étude de la structure géologique de la Terre démontre que les roches massives les plus profondes connues n’ont pas dépassé ces profondeurs. Cette épaisseur de 16 kilomètres répond à peu près à toutes les roches sédimentaires et métamorphiques. Il est probable que la composition chimique des 16 à 20 kilomètres supérieurs est déterminée par les mêmes processus géologiques qui s’effectuent encore actuellement. Les traits généraux de cette composition sont bien connus.

Au delà des limites indiquées, supérieure et inférieure, nos connaissances commencent à devenir moins précises : non seulement on ne saurait établir exactement la matière parvenant jusqu’à l’écorce terrestre, mais encore, les états de la matière dans ces régions de hautes et basses pressions ne sont pas clairs sous beaucoup de rapports, malgré les grands progrès réalisés par les sciences expérimentales.

Il est toutefois certain qu’on est ici sur un terrain solide : les connaissances s’y développent lentement mais sûrement, car les anciennes idées sur l’écorce terrestre sont soumises à une revision radicale, qui ne fait que commencer.


79. — Il y a lieu d’appeler l’attention sur plusieurs phénomènes généraux, importants pour la compréhension de la structure de l’écorce terrestre.

D’abord, la matière se trouve, dans les couches supérieures de l’atmosphère, à un état nettement différent de celui qu’on a l’habitude de voir autour de soi. Peut-être se trouve-t-on dans une région de la planète (au-dessus de 80 à 100 kilomètres) différente de l’écorce terrestre, dans un nouveau concentre planétaire. Sous forme d’électrons et d’ions, d’immenses fonds d’énergie libre sont concentrés ici dans un milieu matériel