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elles aussi un grand rôle dans la constitution de la région Sima. Les propriétés mécaniques de ces roches rappellent les éclogites, comme l’admettent quelques savants géologues et géophysiciens.


73. — La limite supérieure du Sima est formée par l’écorce terrestre, dont l’épaisseur moyenne, — un peu moins de 60 kilomètres — est assez bien déterminée par des observations indépendantes, étude des séismes d’une part, et mesure de la gravité, de l’autre.

C’est la surface isostatique qui sépare la région Sima de l’écorce terrestre.

Elle indique une propriété remarquable de la région Sima, propriété qui la distingue nettement de l’écorce terrestre. La matière de Sima est homogène dans toutes les couches concentriques qu’on peut y distinguer.

Les propriétés physiques et chimiques du Sima changent concentriquement en fonction des distances des points étudiés au centre de la planète.

La matière de l’écorce terrestre est au contraire nettement hétérogène dans les différentes parties de la même couche concentrique, à une même distance du centre de la planète.

Dans ces conditions, il ne peut s’opérer d’échange quelque peu intense entre la matière du Sima et celle de l’écorce terrestre.


74. — Il ne peut dès lors exister dans le Sima, de foyers de l’énergie libre susceptibles de réagir sur l’écorce terrestre dans les phénomènes observés.

Au point de vue de ces phénomènes, l’énergie du Sima n’a pas d’importance. C’est une énergie étrangère potentielle, dont la manifestation n’a jamais atteint la surface terrestre au cours des temps géologiques. On n’y trouve pas de traces de son action dans les faits observés. Cette constatation peut être considérée