Page:Vernadsky - La Biosphère, 1929.djvu/110

Cette page a été validée par deux contributeurs.


71. — Bien que l’état des connaissances actuelles sur l’intérieur de la planète ne permette pas d’aboutir à des conclusions très précises, il est certain que les dernières années ont apporté de grands changements aux estimations scientifiques relatives à ce domaine.

Le terrain paraît sûr, et un avenir prochain sera sans nul doute témoin de grands progrès. On acquerra une connaissance plus précise de ces problèmes plus rapidement qu’on ne le croyait possible il n’y a pas longtemps.

En rapprochant les résultats des recherches pétrogéniques et des observations sismiques, on arrive dès maintenant à apercevoir que les roches siliceuses et aluminosiliceuses occupent une beaucoup plus grande place dans la structure de la planète, qu’on ne le pensait, jadis. Ce sont surtout les observations remarquables des savants croates, MM. Mohorovičić père et fils qui, dernièrement, ont éveillé l’attention sur ce fait. Ces travaux servent sans doute de prolongement au long travail antérieur.


72. — On peut dégager dès maintenant quelques propriétés essentielles du deuxième concentre que Suess nommait Sima, et dont la nature chimique lui semblait caractérisée par la prépondérance des atomes de Si, Mg et O.

Cette région est d’abord caractérisée par son épaisseur de plusieurs centaines de kilomètres, peut-être de bien plus de mille kilomètres, ensuite par le fait que cinq éléments chimiques, le silicium, le magnésium, l’oxygène, le fer et l’aluminium, paraissent y jouer un rôle des plus importants. Il semble exister une augmentation de lourds atomes de fer, suivant la profondeur.

Peut-être des roches analogues aux roches basiques de l’écorce terrestre, troisième concentre, jouent-