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étrangère à l’organisme des éléments de l’alimentation et non de celle qui en constitue la charpente. Ce n’est dès lors que dans la base protoplasmique de la vie et dans ses formations, que se réuniraient les atomes absorbés par la matière vivante et retenus par elle.

La théorie de la stabilité atomique du protoplasma date de Cl. Bernard : elle reste en dehors des idées admises en biologie, mais de temps à autre elle revient et éveille l’attention des savants.

Peut-être existe-t-il un rapport entre les idées de Cl. Bernard, la généralisation relative à l’économie vitale de K. de Baer et le fait empirique démontré par la géochimie — la constance de la quantité de vie dans la biosphère.

Il se peut que toutes ces idées se rapportent à un même phénomène, l’invariabilité de la quantité des formations protoplasmiques vitales dans la biosphère au cours des temps géologiques.


65. — L’étude des phénomènes de la vie considérés à l’échelle de la biosphère donne d’autres indications plus nettes sur le lien étroit qui les rattache. Cette étude démontre que les phénomènes vitaux doivent être considérés comme des parties du mécanisme de la biosphère, et que les fonctions remplies par la matière vivante dans le mécanisme ordonné et complexe de la biosphère, ont une répercussion énergique sur les propriétés et la structure des êtres vivants.

L’échange gazeux des organismes, leur respiration, doivent être placés au premier rang parmi ces phénomènes. Le lien étroit de cet échange avec l’échange gazeux de la planète, dont il constitue l’une des parties les plus essentielles est indubitable.

J.-B. Dumas et J. Boussingault démontrèrent dans une conférence remarquable faite en 1844 à Paris, que la matière vivante peut être considérée comme un