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63. — En raison de la loi d’économie, il peut être question d’atomes, qui demeurent dans les cadres de la matière vivante au cours de périodes géologiques, se trouvant tout le temps en mouvement et en migration, mais ne retournent pas au sein de la matière brute.

Cette généralisation empirique, en présence du tableau très inattendu qu’elle trace, oblige à approfondir les conséquences qu’elle comporte et à en rechercher l’explication.

On ne peut actuellement agir que d’une façon hypothétique. Tout d’abord, cette généralisation soulève une question que la science n’avait pas antérieurement posée, mais qui avait été soulevée sous diverses formes dans les spéculations philosophiques et théologiques. Ces atomes absorbés ainsi par la matière vivante sont-ils les mêmes que ceux de la matière brute ? Ou bien existe-t-il parmi eux d’autres mélanges particuliers d’isotopes ? L’expérience seule peut donner une réponse et cette expérience est placée par là même à l’ordre du jour.


64. — Une des manifestations vitales les plus essentielles, ayant une portée immense dans la biosphère (§ 42) : c’est l’échange gazeux des organismes avec leur milieu gazeux ambiant. Une partie de cet échange gazeux avait été déjà bien comprise comme combustion par L. Lavoisier. Par voie de la combustion, les atomes du carbone, de l’hydrogène et de l’oxygène sont en va-et-vient perpétuel à l’intérieur et à l’extérieur des tourbillons vitaux.

Il est probable que cette combustion ne touche pas le substratum essentiel à la vie, le protoplasme. Il est possible que les atomes de carbone se dégageant du vivant de l’organisme dans l’atmosphère ou l’eau sous forme d’acide carbonique, proviennent d’une matière