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dans laquelle seront entendus tous ceux qui en manifesteront le désir.

Mais pour s’éclairer vraiment sur ce sujet, pour se mettre au courant des véritables aspirations populaires, il n’y a qu’à stimuler le droit de réunion, à le débarrasser de ses entraves, à laisser à la discussion la plus grande latitude et la plus grande liberté. De cette façon, non-seulement le gouvernement s’éclairerait, mais l’opinion publique s’éclairerait avec lui, et il ne s’exposerait pas, comme cela va lui arriver certainement, à blesser à la fois les convictions des révolutionnaires, qui lui reprocheront de ne pas faire assez et de fausser leurs idées par des applications incomplètes, et les préjugés des conservateurs, qui lui reprocheront de jeter la perturbation dans les intérêts et de compromettre l’ordre par des concessions funestes et intempestives. C’est ce qui est déjà arrivé à M. Émile Ollivier personnellement, à propos de la loi des coalitions.

Mais à quoi sert l’expérience à nos hommes politiques ? À rien.

Sans cela ils comprendraient qu’hors la liberté il n’est pas pour eux de salut, et que toutes leurs habiletés ne font que les engager dans des embarras de plus en plus inextricables.