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toute révolution violente, parce qu’il laisse à tous les partis les moyens de se manifester et de poursuivre librement le triomphe de leurs idées. C’est, on peut le dire, une véritable soupape de sûreté.

Tandis que les gouvernements qui reposent sur la compression, qui ne laissent aucune expansion aux sentiments populaires et aux aspirations réformatrices, sont exposés à ce que la chaudière éclate à un moment donné. Au lieu de procéder par la voie pacifique des réformes, le peuple procède par la voie violente des révolutions, ce qui est un malheur pour tout le monde.

Alors même que l’on parviendrait à éviter ces catastrophes, dans les pays où n’existe pas la liberté de réunion et d’association le mouvement fécond du progrès économique, social et politique est paralysé. Les réformes les plus salutaires se heurtent contre les préjugés ou le mauvais vouloir de la masse, quand elles ne se heurtent pas contre les résistances du gouvernement.

Et s’il arrive que le gouvernement veuille en prendre l’initiative, non-seulement il n’est pas secondé, mais il se compromet, il compromet l’idée juste et salutaire dont il a pris en main l’exécution, parce que les esprits ne sont pas préparés, et qu’une perturbation générale et funeste peut ré-