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amendes est une branche du revenu public sur lequel il ne compte pas, et il verrait avec plaisir disparaître ces ressources. En conséquence, si le cautionnement n’avait eu d’autre but que le recouvrement des amendes, je ne craindrais pas de prendre sur moi, au nom de la Commission, d’en proposer la suppression absolue. Mais le but du cautionnement, c’est de garantir à la société que ceux qui fondent un journal lui présentent des conditions d’attachement à l’ordre public. Le principe du cautionnement est le même que celui du cens de trois cents francs pour les électeurs et de mille francs pour les éligibles. »

Voilà donc un point parfaitement acquis au début. Le cautionnement n’a pas du tout pour objet de garantir le recouvrement des amendes ; sans cela on serait également fondé à demander aux journalistes des otages pour garantir qu’ils feront les mois de prison auxquels ils peuvent être condamnés. Le cautionnement était pour les gouvernements qui l’ont institué et confirmé une ga-


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  1. « Pas de cautionnement pour la presse, » écrivait récemment avec son bon sens incisif M. Alphonse Karr, « ou faites déposer un cautionnement à tous les citoyens, chacun pouvant, dans sa profession ou dans les accidents de la vie, causer des dommages qu’il faudra réparer, ne fût-ce que de casser des vitres ! »