Page:Vermorel - Le Parti socialiste.djvu/41

Cette page a été validée par deux contributeurs.
33
Le parti socialiste.

Cette libre manifestation et ce libre échange des pensées individuelles, en formant le domaine commun de la raison et de la science et en provoquant la grande communion des intelligences, sont la condition même du progrès et de la civilisation. Ils sont la condition indispensable du développement intellectuel, sans lequel les hommes, isolés dans leur ignorance, resteraient au niveau de la brute. Ce sont les grands moteurs de l’activité sociale.

Tout obstacle apporté à la libre expression et à la libre publication de la pensée est un attentat plus odieux que celui même dirigé contre la liberté ou contre la vie d’un citoyen.

« Tuer un homme », disait Milton, revendiquant contre les attentats du despotisme la liberté de la pensée humaine, « c’est tuer une créature raisonnable ; mais étouffer un bon livre, c’est tuer la raison elle-même. »

C’est bien parce que les gouvernements despotiques sont fondés sur l’ignorance des masses populaires, et parce qu’ils sont intéressés pour le maintien de leur pouvoir à perpétuer cette ignorance, qu’ils ont toujours dirigé tous leurs efforts pour étouffer la liberté de la presse.

De plus, la liberté de la presse est la gardienne incorruptible et vigilante de la liberté politique.