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travaille lui-même à développer l’action économique sur tous les points du pays, et à diminuer et réduire la sienne propre. »

Pour prémunir les esprits contre une source habituelle de préjugés et d’erreurs, il importe d’établir que la notion de la liberté moderne se distingue essentiellement de la notion de la liberté antique.

L’ordre nouveau qu’il s’agit de constituer ne peut avoir aucune analogie avec les républiques antiques pas plus qu’avec l’ancien régime.

La civilisation antique reposait sur la conquête, et la liberté des républiques grecque et romaine avait pour base l’esclavage.

Au début des sociétés, les hommes étaient en état de guerre, il n’y avait pas d’autre droit que le droit de la force ; les soins de la défense devaient donc tenir une grande place dans les préoccupations générales : il importait avant tout d’assurer la sécurité du travail contre les tentatives des ennemis extérieurs.

On remit donc à certains hommes le soin de veiller à la préservation de la sûreté commune : on les investit du pouvoir d’exercer la police pour que l’on pût semer et recueillir en paix, et de la mission de prévenir les entreprises des ennemis du dehors. Telle a été l’origine première de l’établisse-