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dit M. Littré, « sont la mesure du progrès des choses. »

L’homme ôte de plus en plus à Dieu pour s’attribuer de plus en plus à lui-même. Dans les temps modernes, chez un peuple civilisé, on regarde comme un don de la nature et de la raison, ce que, dans les temps primitifs, chez un peuple barbare, on regardait comme un don de Dieu. Pareillement tous les phénomènes de la nature, qui paraissaient autrefois des manifestations surnaturelles de la divinité, ont été étudiés et expliqués par là même.

« A des êtres hypothétiques chargés fictivement d’administrer le monde, et d’être l’explication des phénomènes qui s’y présentent, se sont substituées graduellement les lois immuables qui régissent ce monde et qui sont l’explication des phénomènes[1]. »

Le préjugé théologique a pour fondement le sentiment de notre dépendance. Or le but qui s’impose aux efforts de l’humanité, c’est précisément la destruction de cette dépendance ou la conquête de la liberté. L’histoire des idées religieuses est l’histoire même de la civilisation ; plus l’idéal religieux se

  1. Littré, Conservation, Révolution et Positivisme.