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pour l’autre monde, et il consacrait ainsi dans ce monde le principe du despotisme.

« Les réformateurs indiens, chinois, égyptiens, hébreux et chrétiens se sont étrangement abusés, en prêchant les prétendues lois de Dieu, disait Anacharsis Clootz[1]. Ils ont dit que nous étions égaux devant Dieu, et que la fraternité universelle découlait de la paternité céleste. Cette erreur grave engendra le plus affreux despotisme sacerdotal et royal. Nos chaînes s’appesantirent sous la main d’une foule de pères en Dieu qui se sont sacrés, mitres, couronnés au nom du Père éternel. On ôta la souveraineté au genre humain pour en revêtir un prétendu souverain dans le ciel… »

Telle fut la pierre angulaire du despotisme, et tel est le dernier rempart de toutes les injustices sociales.

Il y a à ce sujet une page admirable de Feuerbach :

« C’est seulement sur le manque de justice, de sagesse et d’amour dans l’humanité, » dit le philosophe allemand, « que repose la nécessité de

    son qui la proclame telle, parce que la raison est, de droit divin, unique et souverain juge du vrai et du faux. »

  1. Bases constitutionnelles de la République du genre humain.