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une part de sa propriété pour obtenir une part équivalente de la propriété d’autrui.

Quand la chose cédée représente une consommation semblable à celle de la chose reçue, l’échange est conforme aux lois de la justice, le rapport de la production et de la consommation est maintenu et chacun obtient la richesse que comporte son travail ; mais si l’on ne reçoit que comme 50 en donnant comme 100, on se trouve dépouillé de la moitié de son produit.

Le moyen d’éviter ce mal consiste, en premier lieu, à déterminer, autant que la chose est possible, la valeur des divers produits ou des divers services.

Mais l’échange, dans notre société actuelle, au lieu d’être réglé positivement et scientifiquement, conformément à la justice, c’est-à-dire aux droits réciproques des producteurs et des consommateurs, est abandonné à la spéculation, c’est-à-dire qu’il est livré à l’arbitraire, à l’ignorance et à la fraude ; il n’est soumis à aucune règle, à aucun contrôle. La valeur dépend uniquement de la loi de l’offre et de la demande laquelle, telle que l’entendent les économistes, consacre l’anarchie la plus complète avec tous les abus qu’elle engendre.

Ce qui nous égare c’est toujours la fausse notion que nous avons de la liberté, qui n’a rien à faire