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sentatif, et c’est à cette préoccupation que répond la grave question de la représentation des minorités, reconnue par tous les esprits judicieux et de bonne foi, comme la condition essentielle sans laquelle le gouvernement représentatif n’existe pas dans des conditions de sincérité.

La question a été posée avec une grande netteté par l’un des publicistes les plus éminents de l’Angleterre contemporaine, M. Stuart Mill, qui a consacré au Gouvernement représentatif un de ses plus importants ouvrages :

« Dans une démocratie réellement égale, dit-il, tout parti, quel qu’il soit, serait représenté dans une proportion non pas supérieure, mais identique à ce qu’il est. Une majorité d’électeurs devrait toujours avoir une majorité de représentants ; mais une minorité d’électeurs devrait toujours avoir une minorité de représentants. Homme pour homme, la minorité devrait être représentée aussi complètement que la majorité.

« Sans cela, il n’y a pas d’égalité dans le gouvernement, mais bien inégalité et privilège ; une partie du peuple gouverne le reste : il y a une portion à qui l’on refuse la part d’influence qui lui revient de droit dans la représentation, et cela contre toute justice sociale et surtout contre le principe de la démocratie qui proclame l’égalité