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entretenue par la distinction de l’instruction, en instruction primaire et instruction secondaire.

L’instruction primaire telle qu’elle est donnée est tout à fait insuffisante pour émanciper l’intelligence de ceux qui la reçoivent. Et tout le bruit que font les libéraux pour réclamer l’instruction primaire gratuite et obligatoire, n’est qu’un moyen de détourner l’attention publique des réformes essentielles à introduire dans les programmes et les méthodes de l’enseignement.

Tout est à faire, ou plutôt tout est à refaire à cet égard.

Il faut que l’instruction soit égale pour tous les citoyens, qu’elle soit la même pour les fils des pauvres et pour les fils des riches.

A défaut de l’égalité sociale, l’instruction établira entre tous les hommes cette égalité morale qui existe par le seul fait qu’ils sont en possession complète de leur raison, quelle que soit d’ailleurs l’étendue plus ou moins grande de leurs connaissances et la perception plus ou moins vive de leur intelligence. Les hommes peuvent avoir des aptitudes différentes ; mais il faut que leurs facultés reçoivent un égal développement.

Entre l’homme instruit et l’ignorant, il y a un abîme qui rend tout rapprochement impossible. Deux hommes, qui ont reçu une suffisante instruc-