Page:Vermorel - Le Parti socialiste.djvu/199

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
191
LE PARTI SOCIALISTE.

est la consécration définitive de la souveraineté populaire, n’a pas eu pour conséquence immédiate la liberté, cela prouve tout simplement l’impuissance de la politique à résoudre les graves problèmes qu’elle a soulevés.

Les obstacles qui s’opposent encore à la réalisation de la liberté ne sont pas politiques, ils sont sociaux.

C’est dans ses causes véritables, l’ignorance et la misère, qu’il faut attaquer et vaincre le despotisme moderne, acculé dans ses derniers retranchements.

La proclamation du suffrage universel a été la condamnation éclatante de cette doctrine de la perpétuité de l’ignorance et de la misère qui a longtemps prévalu comme un dogme social.

La perpétuation de l’ignorance et de la misère

    nement de Juillet (De l’esclavage moderne) « se résout dans celle de la réforme électorale, d’une réforme large, complète, qui ne repose ni sur le principe ignoble et corrupteur du cens, ni sur des catégories arbitraires, ni sur de niaises présomptions de capacité, mais sur le droit inhérent à l’homme et au citoyen ; quand nul ne sera dépouillé de sa liberté essentielle, de la part qui lui appartient dans la souveraineté nationale, alors seulement l’esclavage moderne sera réellement aboli.» — «Si après la réforme électorale le peuple est toujours malheureux, » disait d’autre part M. Ledru-Rollin, « il n’aura plus le droit de se plaindre. » Lamennais et M. Ledru-Rollin ne tenaient pas compte du problème social, et c’est pour cela que la réforme électorale a trahi leurs espérances.