transformer, de façon que l’égalité, qui est reconnue comme devant être la loi de nos rapports sociaux, ne soit plus une pure fiction, mais devienne une réalité :
« Il y a une société où il est impossible d’être criminel, sans tomber sous l’empire du Code pénal et sans tomber sous la main du gendarme : ce sont les classes pauvres. Il y a une société où l’on peut commettre presque tous les crimes, sans être passible du Code pénal, ou du moins sans avoir à le redouter : ce sont les classes riches. La justice est un Polyphème aveugle, un informe et grossier cyclope. Les riches, protégés par leur politesse et leur air d’innocence, se mettent à l’abri de ses atteintes, comme Ulysse et ses compagnons s’échappèrent de la caverne en se cachant sous la blanche toison des brebis.
« Un homme du peuple veut se procurer plus que le salaire qu’il pourrait honnêtement gagner ; il n’a d’autre moyen que la violence, il se fait voleur ; on le saisit, on l’emprisonne, on le juge, on le condamne aux galères. Un voleur riche, un voleur des hautes classes est bien autrement favorisé du sort ; il exerce son industrie tout à l’aise ; il vole 100 000 francs plus aisément que l’autre ne vole un sou. Considérez en effet les occupations lucratives des hautes classes, et dites-moi quelle