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mécanisme de l’action politique ; elle stimulerait les initiatives, multiplierait les foyers d’intelligence, établirait une salutaire émulation entre les diverses localités, répandrait et entretiendrait la vie sur tous les points du pays.

Rien n’a plus favorisé le développement intellectuel en Italie et en Allemagne que cette émulation des diverses villes, qui toutes avaient leur tradition, leur mouvement littéraire, artistique, industriel et commercial ; dans l’ancienne France elle-même, les provinces, en dépit de tout avaient leur vie propre. Aujourd’hui, suivant un mot bien juste de Lamennais : « la centralisation mène à l’apoplexie dans Paris et à l’absence de vie partout ailleurs. »

Cette situation, il ne faut pas se le dissimuler, c’est le despotisme politique le plus absolu ; les libertés locales sont les bases de la liberté politique, et sans les libertés locales la liberté individuelle elle-même est isolée et paralysée.


C’est une erreur communément répandue que la centralisation est un legs révolutionnaire, et ce qui a paru justifier cette origine, c’est qu’il y a toute une école révolutionnaire qui la revendique et qui s’en fait gloire. Mais la Révolution, dont le but était de réaliser la liberté sous toutes ses formes, ne