Page:Verlaine - Sagesse, 1893.djvu/23

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
7
SAGESSE


Toute belle au front humble et fier,
Une dame vint sur la nue.
Qui d’un signe fit fuir la Chair.

Dans une tempête inconnue
De rage et de cris inhumains,
Et déchirant sa gorge nue,

Le Monstre reprit ses chemins
Par les bois pleins d’amours affreuses,
Et la dame, joignant les mains :

— « Mon pauvre combattant qui creuses,
Dit-elle, ce dilemme en vain,
Trêve aux victoires malheureuses !

« Il t’arrive un secours divin
Dont je suis sûre messagère
Pour ton salut, possible enfin ! »

— « Ô ma Dame dont la voix chère
Encourage un blessé jaloux
De voir finir l’atroce guerre,