50 LES POÈTES MAUDITS
mais nous ne nous attarderons pas à citer
de rimprimé loin d’être obscur comme du
manuscrit, ainsi qu’il est arrivé — com-
ment? sinon par LA MALÉDICTION
qu’il a méritée, mais pas plus héroïque-
ment que les vers de Rimbaud et de Mal-
larmé — à cevertigineuxlivredes^ woitrs
Jaunes de ce stupéfiant Corbière : nous
préférons vous procurer la joie de lire ce
nouvel et précieux inédit se rapportant,
suivant nous, à la période intermédiaire
en question.
DON DU POÈME
Je t’apporte l’enfant d’une nuit d’Idumée !
Noire, à l’aile saignante et pâle, déplumée,
Par le verre brûlé d’aromates et d’or,
Par les carreaux glacés, hélas! mornes encor.
L’aurore se jeta sur la lampe angélique,
Palmes ! et quand elle a montré cette relique
A ce père essayant un sourire ennemi,
La solitude bleue et stérile a frémi.
G la berceuse avec ta fille et l’innocence
Devospiedsfroids, accueille une horrible naissance.
Et ta voix rappelant viole et clavecin.
Avec le doigt fané presseras-tu le sein
Par qui coule en blancheur sybilline la femme
Pour des lèvres que l’air du vierge azur affame ?
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Page:Verlaine - Les Poètes maudits, 1888.djvu/68
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