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LES POÈTES MAUDITS 43 cet essayste de génie, le premier sans conteste d’entre nos prosateurs admis, pu- blia contre le Parnasse dans le Noin Jaune une série d’articles où l’esprit le plus en- ragé ne le cédait qu’à la cruauté la plus exquise ; le « médaillonnet > consacré à Mallarmé fut particulièrement joli, mais d’une injustice qui révolta chacun d’entre nous pirement que toutes blessures person- nelles. Qu’importèrent d’ailleurs, qu’im- portent encore ces torts de l’Opinion à Stéphane Mallarmé et à ceux qui l’aiment comme il faut l’aimer (ou le détester)— im- mensément! 3> {Voyage en France par un Français : Le Parnasse contemporain). Rien à changer de cette appréciation d’il y a six ans à peine du reste , et qui pour- rait être datée du jour où nous lûmes pour la première fois des vers de Mallarmé. Depuis ce temps-là le poète a pu aug- menter sa manière, faire davantage ce qu’il voulait, — il est resté le même, non pas sta- tionnaire, grand Dieu ! mais mieux éclatant de la lumière primitive graduée d’aube en midi et en après-midi, normalement. C’est pourquoi nous voulons, évitant de