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LES POÈTES MAUDITS 27

entend leurs cils noirs battant sous les silences 

Parfumés; et leurs doigts électriques et doux Font crépiter parmi ses grises indolences Sous leurs ongles royaux la mort des petits poux. Voilà que monte en lui le vin de la Paresse, Soupir d’harmonica qui pourrait délirer; L’enfant se sent, selon la lenteur des caresses, Sourdre et mourir sans cesse un désir de pleurer. Il n’y a pas jusqu’à l’irrégularité de rime de la dernière stance, il n’y a pas jusqu’à la dernière phrase, restant entre son manque de conjonction et le point final, comme suspendue et surplombante, qui n’ajoutent en légèreté d’esquisse, en trem- blé de facture au charme frêle du morceau. Et le beau mouvement, le beau balance- ment lamartinien, n’est-ce pas ? dans ces quelques vers qui semblent se prolonger dans du rêve et de la musique î Racinien même, oserions-nous ajouter, et pourquoi ne pas aller jusqu’à cette juste confession, virgilien ? Bien d’autres exemples de grâce exqui- sement perverse ou chaste à vous ravir en extase nous tentent, mais les limites nor- w^m