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SAPPHO


Puis elle évoque, en des remords sans accalmies
Ces temps où rayonnait, pure, la jeune gloire
De ses amours chantés en vers que la mémoire
De l’âme va redire aux vierges endormies.

Et voilà qu’elle abat ses paupières blêmies,
Et saute dans la mer où l’appelle la Moire,
Tandis qu’au ciel éclate, incendiant l’eau noire,
La pâle Séléné qui venge les Amies.