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(À Rosalinde.)

Je vous jure qu’il n’en est rien
Et si vraiment je suis jaloux de quelque chose
Le seul Myrtil du temps jadis en est la cause.

Rosalinde

Trêve de compliments fastidieux. Je suis
Très triste, et vous aussi. Le but que je poursuis
Est le vôtre. Causons de nos deuils identiques.
Des malheureux ce sont, il paraît, les pratiques,
Cela, dit-on, console. Or nous aimons toujours
Vous Chloris, moi Myrtil, sans espoir de retours
Apparents. Entre nous la seule différence
C’est que l’on m’a trahie, et que votre souffrance
À vous vient de vous-même, et n’est qu’un châtiment.
Ai-je tort ?

Sylvandre

Vous lisez dans mon cœur couramment,
Chère Chloris, je t’ai méchamment méconnue !
Qui me rendra jamais ta malice ingénue,
Et ta gaité si bonne, et ta grâce, et ton cœur ?