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voyage en france par un français

voyer rejoindre Noblesse et Clergé au fond de l’abîme révolutionnaire, admirable punition de son premier mot quand il partit en guerre : « Le Tiers doit être tout ! » Lisez aujourd’hui les journaux rouges ou simplement les Tricolores, et rappelez-vous les premiers succès de ceux-là en mars 1871. N’est-il pas impossible de ne pas prédire : la bourgeoisie va ne plus être rien ? — Oui, grâce à l’infatuation anti-patriotique du dernier Ordre, à une époque où les États Généraux eussent dû tout sauver, en inaugurant de patientes réformes par une vigoureuse et offensive résistance à la révolution montante, nous en sommes arrivés, en moins de cent ans, à la honte d’être une cohue bêlante menée à l’abattoir par un mensonge !

Des résultats en quelque sorte physiques de cet immense changement dans notre vie constitutionnelle, résultats que nous venons d’essayer de résumer en quelques lignes, si nous passions aux résultats que j’appellerais chimiques, aux mœurs nouvelles, aux accidents journaliers de la vie privée, ce ne serait pas un volume, ce serait une bibliothèque de détails et d’exemples qu’il faudrait écrire. Aussi bien la plupart des chapitres qui vont suivre ne sont qu’un essai d’abrégé d’un pareil travail, et nous n’y perdrons jamais de vue, non plus que le moindre