Il s’explique.
Ce qu’on aime en une femme, par exemple, — il va sans dire qu’il ne peut être question ici
des incidentes. Le style est celui d’un discours au cours duquel l’orateur s’interromprait constamment pour répondre à une objection ou signaler un argument plus fort.
La première partie de l’ouvrage présente un sombre tableau de notre pays. Critique acerbe, Verlaine se place surtout au point de vue religieux et, avec la foi d’un néophyte, avec le zèle d’un prédicateur, décrit l’abomination contemporaine, fruit de l’impiété générale et de l’abandon des vieux principes. Il regrette le temps passé, déplore l’expulsion des Jésuites, prend à partie ceux qui ont porté atteinte à la suprématie absolue du pouvoir spirituel, et ne manque pas de faire une allusion attendrie au catéchisme de Mgr Gaume lequel, on s’en souvient, fut le principal instrument de sa conversion. Puis, après de nombreux conseils à son fils sur la conduite à tenir en notre temps, l’auteur tourne court et consacre la seconde partie du volume à la littérature contemporaine et discute les romans où la religion est mise en cause.
C’est l’épisode le plus tranché, le plus curieux du Voyage, ce sont surtout les seules pages où Verlaine ait fait œuvre de libre critique, car les Poètes maudits, et autres études publiées par Vanier, ne sont, à proprement parler, que des notices de circonstance. Ceux qu’il loue : Barbey d’Aurevilly et Paul Féval (!) » deux maîtres incontestables » ; ceux qu’il attaque : Goncourt, Zola, Vallès, — les grands : Flaubert et Daudet.