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voyage en france par un français

l’une, serait tenté de s’attrister de ne guère pouvoir atteindre l’autre que par l’imagination, c’est-à-dire par la mémoire.

M. Delzant, apprenant la mésaventure, racheta le gage, prévint l’auteur et rangea le cahier sur un rayon privilégié de sa bibliothèque.

Aujourd’hui, la polémique de Verlaine garde seulement un intérêt rétrospectif ; les préventions contre elle n’ont plus aucune raison d’exister. C’est pourquoi j’offre à la curiosité des lecteurs ces « pages retrouvées » qui méritent, à mon avis, de prendre bonne place parmi les Œuvres posthumes du poète, car elles offrent un document psychologique des plus singuliers et peuvent servir à commenter et expliquer certaines pages de Sagesse et de Bonheur.

Le Voyage en France rappelle par son ton général les articles les plus rudes de Veuillot de qui l’influence se reconnaît à chaque page. Cette œuvre diffère essentiellement de ce que le poète a d’ailleurs publié, et ne peut être rapprochée que des seules Invectives, — recueil qui contient d’ailleurs, deux pièces (Buste pour mairies et Nébuleuses) écrites à la même époque, sur la même note que le Voyage, — mais c’est bien cette prose curieuse et si personnelle que nous connaissons déjà. Les périodes, longues et chargées, exigent une ponctuation précise et soutenue ; la suite des idées est souvent arrêtée par des réticences, des parenthèses,