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critique et conférences

puis, lui aussi devait donnera cette gaminerie, le plus absolu démenti.

(Et vous vous en souvenez, dès le début du mouvement dans le plus révolutionnaire manifeste qu’il ait jamais écrit, le chef éclatant, le déjà glorieux porte-drapeau des nouvelles doctrines avait parlé en toute conviction bien arrêtée, en pleine lumière, du « divin » Racine, à une époque où le mot « divin », énervé, galvaudé, devenu banal de nos jours, avait toute sa force glorificatrice !)

Quoiqu’il en soit, le nom de Racine, jusque là près de deux fois séculairement vénéré, mieux que cela, célébré, avait passé triomphal, à travers les générations et leurs vaines ou sérieuses préoccupations, vainqueur des rivalités de son temps, des préoccupations guerrières, diplomatiques, théologiques ou philosophiques, vainqueur des tumultes de la Révolution, des gloires de l’Empire. Son œuvre toujours jouée, lue, commentée, avait été composée dans son exil et son agonie. Ce géant vaincu sur son rocher de Prométhée !… Elle régnait dans tous les esprits et dans tous les cœurs. Son empire sur la langue était souverain. De sots, autant que de faux admirateurs, jaloux de leur ridicule prestige en allé, n’osèrent-ils pas, dis-je, se réclamer, vers cet an de bataille 1830, d’elle et de lui ?