assez volontaire pour avoir de ces revirements et produire de tels contrastes doit être passé maître en tout ce qui concerne son métier. Aussi, je défie de citer un vers — un seul ! — de tout le recueil des Fleurs du Mal, quelque bizarre que paraisse sa construction, quelque tourmentée que semble son allure, qui n’ait été, tel quel, mis là à dessein et prémédité de longue date. Et à ce propos, je me souviens d’avoir lu — en Belgique, il est vrai (« Pauvre Belgique ! » décidément), — un article de revue où l’on raillait, avec une grâce et une superficialité parfaites, justement ce rejet d’une strophe à l’autre, cité plus haut :
. . . . . . . . . Tout cassés
Qu’ils sont. . . . . . . . . .
Vraisemblablement, le critique belge ignore ce que c’est qu’une onomatopée, » grand mot qu’il prend pour terme de chimie. » Hélas ! que de critiques français, et des plus « conséquents, » sont belges en ces matières !
Nul, parmi les grands et les célèbres, nul plus que Baudelaire ne connaît les infinies complications de la versification proprement dite. Nul ne sait mieux donner à l’hexamètre à rimes plates cette souplesse qui seule le sauve de la monotonie. Nul n’alterne plus étonnamment