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critique et conférences

vient une seconde nature, et facilement les mines calculées tournent en grimaces involontaires, comme nous l’enseigne l’exemple de quelques comédiens. Or, n’est-ce pas un tic, une grimace de style et d’idée que de répéter jusqu’à trois fois, en moyenne, — j’ai fait le calcul — dans un chapitre de dix pages, en un volume de 400 pages, ces mots que M. Barbey d’Aurevilly, assez riche pourtant de son propre fonds, doit considérer comme une trouvaille inappréciable, puisqu’il les exhibe « cailloux qu’il tient ! » à tout venant et à tout bout de champ : — « un livre de nature humaine, — une étude de nature humaine, — un trait de nature humaine. »


Mais, morbleu, comme vous j’ai « ma nature humaine ! »


pourrait objecter au critique obsédant le lecteur énervé, en torturant quelque peu le vers-proverbe d’Alfred de Musset.

J’aime beaucoup Balzac, et je sais tous les grés du monde à M. Barbey d’Aurevilly de l’excellent chapitre qu’il a consacré à ce maître. Mais de ce que l’on a pour un grand homme l’admiration due, est-ce une raison pour, en critique, ne voir, n’entendre et ne jurer que par lui, comme le fait M. Barbey d’Aurevilly, qui trouve moyen d’exalter la Comédie humaine à propos..... des