Néanmoins, l’alarme fut grande, et, la tentative
très regrettable, vite et plus vite encore réprimée.
J’arrachai la lame au furieux, la brisai sur
mon genou et confiai, devant rentrer de très
bonne heure chez moi, le « gamin », à moitié
dégrisé maintenant, au peintre bien connu,
Michel de l’Hay, alors déjà un solide gaillard
en outre d’un tout jeune homme des plus remarquablement
beaux qu’il soit donné de voir,
qui eut tôt fait de reconduire à son domicile de
la rue Campagne-Première, en le chapitrant
d’importance, notre jeune intoxiqué, de qui
l’accès de colère ne tarda pas à se dissiper tout
à fait, avec les fumées du vin et de l’alcool, dans
le sommeil réparateur de la seizième année.
Avant de « lâcher » tout à fait M. Charles Maurras, je lui demanderai de s’expliquer sur un malheureux membre de phrase de lui me concernant.
À propos de la question d’ailleurs subsidiaire de savoir si Rimbaud était beau ou laid, M. Maurras qui ne l’a jamais vu et qui le trouve laid, d’après des témoins « plus rassis » que votre serviteur, me blâmerait presque, ma parole d’honneur ! d’avoir dit qu’il avait (Rimbaud) un visage parfaitement ovale d’ange en exil, une forte bouche rouge au pli amer et (in cauda venenum !) des « jambes sans rivales ».