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voyage en france par un français

d’exquisement vengeur dans le cas de cet apostat et de ce renieur des vaincus, c’est que, dans son ardeur à plaire à ses patrons du jour, les ruffians gobergés et gobergeurs que l’on sait, lui aussi, pauvre petit imprudent, il s’en prend au Bon Dieu et à l’Église ; il crache sur cette dernière dans la personne d’un archevêque martyr (v. le Nabab), et sur la Toute-Puissance et la Toute-Bonté sous la forme d’une attaque vraiment odieuse contre la prière et contre ceux qui prient (Numa Roumestan) ; enfin, d’après l’exemple de ses aînés en « naturalisme », ses maîtres infiniment supérieurs à lui comme talent et comme caractère (eux n’ont jamais flatté et ne flattent aucun régime, ni aucun préjugé, excepté l’antireligieux, mais ça, c’est instinctif, et dans la race hélas !) il fourre le dernier blasphème, le juron suprême dans la bouche de ses personnages, il en sature ses pages, il s’en délecte, on croirait. Le tout, remarquez bien, vilenie, palinodie, impiété, sans conviction (sous l’Empire, il faisait dans la religiosité et dans le monarchisme de pacotille), sans rien de rien d’un peu plausible, uniquement par imitation de spéculation, ou par spéculation d’imitation, car ici tout est sens dessus dessous, réputation, talent, conditions des succès ou des chutes, et c’est le moins doué de talent, sans aucune espèce de comparaison