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voyage en france par un français

et homme d’esprit droit, esprit révolté contre toutes les sottises bourgeoises, et Quatre-vingt-neuf est atrocement bourgeois autant que bourgeoisement atroce. Ce préjugé veut que pour être chrétien, on n’ait pas de mains au bout des bras, ni des pieds au bout des jambes dans certaines circonstances. Les gens du monde, qui n’ont pas assez de moqueries pour le soufflet sur l’autre joue de l’Évangile, dont ils ne comprennent pas le véritable sens, d’ailleurs, et qui se raillent des Saints quand ils ont pratiqué ce divin précepte à la lettre, sont toujours stupéfaits de voir que les chrétiens, comme les autres, et souvent mieux que les autres, tapent dur, alors qu’il est nécessaire, sur les polissons et les drôles qui leur cherchent, à eux réputés sans défense, des querelles d’Allemand. De là à conclure qu’en général un « dévot » n’est qu’un hypocrite abritant derrière des grimaces et sous des formules une lâcheté primordiale, il n’y a qu’un pas ; et M. Vallès se trompe, en se coupant lamentablement, remarquez-le bien, après nous avoir présenté son « Saint-Vincent » comme un perturbateur des perturbateurs de la rue, un applaudisseur de la police (bien plausible en ce cas particulier comme dans les cinq sixièmes des cas, du reste), comme un tapageur par conséquent lui-même et