Page:Verlaine - Œuvres posthumes, Messein, I.djvu/337

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
327
comme ça

cette santé forte mais discrète, cet embonpoint charmant, tout au plus à fossettes vers les endroits juste qu’il faut, cette harmonie des seins, et du ventre, et des cuisses ! Et, par un privilège, les jambes étant hautes relativement au buste, les perfections de l’autre côté n’avaient rien de ce caricatural qui trop souvent nous afflige chez les femmes les mieux faites.

X. avait vu bien des femmes dans mille postures. Jamais une pareille beauté de corps. Et la tête assez indifférente, je l’ai donné à penser, grâce, il faut le dira aussi, à cette prestigieuse chevelure, bénéficiait de ces splendeurs et semblait belle de très ordinairement gentille qu’elle était. Il n’y put tenir, sortit du lit, l’y ramena de force, et les plus folles caresses les retinrent encore des quarts d’heures et des quarts d’heures.

— Ce n’est pas tout ça, dit-elle, il est v-huit heures et z’ai faim. Laisse-moi m’habiller un peu que z’aille cercer à manzer.

Et à l’aide d’une vaste cuvette, d’une éponge et de deux ou trois serviettes, elle baigna, frotta, essuya son sublime corps parmi des attitudes simiesquement sculpturales des plus éblouissantes, se rhabilla en deux temps et sortit pour revenir munie de chocolat dans une boîte au lait, dont elle mit le contenu dans des bols à soucoupe,