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souvenirs

nulle de ces variantes, de ces leçons, immanquables témoins d’une œuvre tenue par son auteur pour viable, Les Jumeaux sont loin, je l’avoue, d’avoir fait sur moi l’impression grande, même émouvante et parfois haletante d’admiration que m’a donnée la Lecture de la colossale épopée, par malheur presque inachevée : La fin de Satan, pourtant bien lâchée, bien faiblement esquissée par endroits. J’y relève, dans cet embryon de drame, des tirades d’un romantisme un peu connu, banal, bien que sorti, c’est le cas de le dire, de source, en tous cas ennuyeux au possible, surtout pour les occurrences mélancoliques qui ne manquent pas assez dans cette histoire à dormir debout d’un Masque-de-fer (encore !) capable de geintes du goût de ceci :

Je ne suis pas un homme
Allant, venant, parlant, plein de joie et d’orgueil,

Je suis un mort pensif qui vis dans un cercueil,
C’est horrible. Jadis — j’étais enfant encore,
J’avais un grand jardin…
Je rayais des oiseaux…
Et des papillons…
Quoi donc il s’est trouvé des tigres pour se dire :

. . . . . . . . . . . . . . . . . . .

« Pâle il regardera de sa prison lointaine

Les femmes aux pieds sûrs qui passent dans la plaine. »


Il n’y manque plus, n’est-ce pas, que le refrain