Page:Verlaine - Œuvres posthumes, Messein, I.djvu/254

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
244
souvenirs

Sacré-Cœur, blanc de pierre aux ors neufs, quand passa une femme jeune, en voilette, qui venait de terminer sa prière près de là. Ce fut la rentrée de l’homme en lui-même ; son œil, depuis quelque temps vague et décent, s’alluma, une main, celle de la canne, caressa les cheveux de la tempe, mit le chapeau au port d’arme, les bottines craquèrent à nouveau, et quatre pas furent faits derrière la « belle enfant »… Mais l’heure du rendez-vous ne tarda pas à sonner dans la tête commerciale un instant distraite après avoir peut-être pensé cinq minutes, et les pieds de Mercure eurent vite essoré le gros païen par le seuil du bras de croix qui lui avait donné accès, non sans un fort battement de portes qui coupa net l’Et ideo de la Préface que chantait faiblement le vénérable officiant à ce moment précis.

Je sortis à mon tour, l’esprit plein du malheureux, le voyant avec son client, l’entendant débattre et proposer des prix de sa voix sirupeuse, puis, la chose « dans le sac », de retour à son café, ses journaux lus, deux ou trois parties de rams ou d’écarté jouées, bien parlé femmes et Gambetta et Brisson, — c’était du vivant de ces morts, — et de la « sale boîte de petite ville », entamant le chapitre de la religion, du fétichisme clérical, des poux du « fainéant Labre ».. :